Le cirque social est une approche d’intervention sociale novatrice née dans les années 80 qui utilise le cirque comme un outil d’inclusion. Il existe de nombreux projets de cirque social à travers le monde dont ceux mis en oeuvre par Le plus petit cirque du monde et son réseau Caravan Circus Network. Tour d’horizon
les fondamentaux du cirque social :
- Absence de préalables académiques
- Absence de préalables sociaux ou culturels
- Facilité de mise en place des activités
- Attrait : Risque, danger, spectaculaire
- Identité : Itinérance, marginalité…
- Rire, fantaisie, nouveauté
Le Mobile Mini Circus for Children (MMCC) est une preuve d’espoir dans un pays où imaginer la paix est devenu un rêve impossible. En dépit des endroits dangereux dans le pays, il existe ce petit espace à Kaboul et dans leur l’école à Bamyan, où les enfants ont une place pour rire et explorer, où ils apprennent la coopération ainsi que diverses stratégies pour résoudre les conflits de façon pacifique. Ce sont des endroits où les enfants apprennent que l’impossible peut se rendre possible.
David Mason
fondateur danois du Mobile Mini Circus for Children en Afghanistan
La méthodologie du cirque social repose sur l’idée que le cirque est outil et non une fin. Ici, l’apprentissage technique est secondaire et l’objectif premier des ateliers est de travailler AVEC les participants, de créer du lien.
Au travers des ateliers de cirque, les intervenants favorisent le développement de l’estime de soi, la conscience corporelle, la persévérance et l’expression des participants. Les nombreuses disciplines du cirque (équilibre, acrobatie, jonglage…) permettent à chacun de trouver sa place et son talent. Se pratiquant seul et en groupe, le cirque permet de travailler à l’acquisition de compétences individuelles (concentration, dextérité, persévérance…) et sociales (tolérance, respect de l’autre, collaboration…).
Pour fonctionner et susciter l’adhésion, les ateliers doivent comporter une dimension ludique importante. Il est également important d’établir des règles voire des rituels afin de créer un espace sécurisant au sein duquel les participants seront à même de « se lâcher » et d’exprimer leur sensibilité.
Un espace ludique
La dimension ludique est primordiale dans les ateliers de cirque social.
Ils permettent d’apprendre à se connaître, à briser la glace…et à collaborer sans s’en rendre compte.
On peut faire passer de nombreuses notions à travers le jeu et notamment changer de place.
Un espace sécurisant
L’intervenant établit des règles intangibles afin de créer un cadre commun qui sécurise les participants. Idéalement, il crée ce cadre avec les participants pour faire en sorte que chacun y adhère et s’y reconnaisse.
La mise en place de rituels est également un bon moyen de sécuriser les publics avec une mise en route qui reprend invariablement les mêmes étapes.
L’expression et la créativité
Le cirque social vise avant tout le développement personnel et social des participants. L’apprentissage des techniques de cirque ne constitue pas une fin en soi mais un prétexte pour travailler sur le développement de l’estime de soi, la conscience corporelle, la concentration, l’expression artistique et la sensibilité.
La création de performances devant un public réel permet de confronter son image au regard de l’autre. C’est un moment déterminant dans un projet de cirque social (mais pas une obligation).
La bienveillance
L’apprentissage se fait dans un environnement bienveillant et non compétitif. Les projets de cirque social sont caractérisés par un esprit positif, d’entraide, de respect et de confiance mutuelle.
L’intervenant est le garant de cet état d’esprit. Il doit soutenir les participants afin de les aider à se dépasser et veiller à ce qu’ils s’encouragent mutuellement.
La collaboration sociale
De nombreux exercices travaillent sur la sociabilisation, le lien de l’individu au groupe et l’inclusion de chacun de ses participants.
Le cirque social se donne pour objectif l’acquisition de compétences sociales utiles dans la vie des participants et développe les compétences individuelles autant que relationnelles.
L'inscription dans le temps
Afin que chacun soit inclus et adhère au projet, les participants contribuent activement à la conception du projet et l’instructeur veille à prendre en compte la parole et les idées de chacun.
De cette adhésion dépend la réussite du projet et son inscription dans la durée, indispensable pour obtenir des changements durables chez les participants.
Les règles à observer
- Créer un environnement de sécurité physique, affective et matérielle
- Appliquer les principes et méthodes pédagogiques d’inclusion sociale
- Etre attentif et respectueux des spécificités culturelles, religieuses et socio-économiques de chaque participant
- Eviter les approches ethnocentriques pour s’ouvrir à la diversité culturelle
- Adopter une attitude de non jugement, d’encouragement et de valorisation de la personne
- Avoir un regard curieux et bienveillant face à la différence
- Savoir distinguer et mettre en valeur les points forts de chaque personne
- Accompagner chaque individu dans ses apprentissages selon son rythme
- Gérer les conflits par la communication non violente
- Favoriser un travail de groupe
- Véhiculer des valeurs de solidarité et d’entraide
- Stimuler la créativité de chaque individu
- Cultiver le sentiment de confiance en soi et aux autres